Pour ceux qui viennent "à côté", ceux qui y passent et ceux qui pensent "à
côté".
A côté est un lieu d'expression libre.
A côté de toute norme conventionnelle et anarchiste.
Tous les samedis depuis 8 ans, la porte du passage Josset s'ouvre pour créer
un nouvel espace :
à côté, dans la rue. DEHORS mais aussi dedans.
A l'intérieur d'à côté, difficile de s'y retrouver quand on ne connait pas.
Vous êtes bien chez Jean François Le Scour (nom composé) ou JF pour les
intimes.
Il réside dans cet appartement qui donne pignon sur rue.
D'abord vendeur de voiture, photographe pour la publicité, JF se passione
pour les affiches en bord de nationales, les fameuses 4x3 qu'on retrouve
également dans le métro.
A travers son art, JF cite régulièrement Robert Filiou "l'art est ce qui
rend la vie plus intéressante que l'art" (à répeter deux fois), il dépeint
une société en crise existentielle entre surconsommation et espoir.
Vous l'aurez compris, l'obsession guide l'artiste et c'est ce fil
rouge qui se promène et vous invite à tirer dessus chaque samedi.
Ouvert à tous les curieux qui souhaitent s'y aventurer, JF Le Scour propose
une expérience immersive pour que nous puissions tous devenir les
protagonistes d'une œuvre le temps d'un clic
-et pourquoi pas plus.
A travers de multiples performances, il nous invite au jeu de la création,
du FAIRE dans le partage.
Vous passez d'ici à là en un petit rebond : __jourdautrer
l'exposition.
Jf ne manque pas d'imagination pour vous faire FAIRE.
Toutes ces expériences, jeux et performances n'ont qu'un seul but :
vous inviter à tirer ce fil rouge de l'obsession pour vous émerveiller au
jeu de la création.
C'est à travers ce processus qu'à côté réunit des faiseurs en tout genre
chaque samedi.
Une fois le corps engagé vous pouvez admirer des œuvres de faiseurs comme
l'Ours de Juan, « __la
Désarmée Espagnole » , les __tableaux
de Marcel, ses carnets de poèmes ou ses performances de claquettes.
Tous se réunissent pour FAIRE OU PAS.
Le OU PAS, concept inhérent aux faiseurs, consiste dans le fait de jouer de
tout.
De sa voix, de son corps, d'une fabrication d'éléments à une performance
improvisée sans savoir si cela va "le faire ou pas".
Principalement menées DEHORS! sur le parvis, la scène d'à côté, ces
tribulations sont essentielles pour le développement artistique du faiseur.
Le faiseur se moque de la connotation négative du jugement de l'Autre.
Ici il n'est pas question de likes, de mépris ou même d'indifférence.
Chaque regard ne peut être que critique constructive ou réponse à sa quête
personelle de l'obsession créatrice.
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De nombreuses âmes se sont emerveillées à
venir jouer. J'en tire d'ailleurs un certain plaisir et mon expérience est
sûrement celle que je connais le mieux.
Je pourrai ainsi expliquer à travers des exemples concrets et mon vécu un
déroulé le plus proche d'une réalité.
La mienne.
Loin de me considérer comme un artiste, si ce n'est que la version
familière ".6" de "bon à rien, fantaisiste"
J'acquiese.
Il m'a suffi d'un passage un jour d'automne alors que je venais
d'emménager pour capter l'énergie bienveillante et la mise à disposition
d'outils pour avoir envie de jouer à côté.
J'ai d'abord participé aux perfomances que JF nous invite à faire.
Je suis ensuite venu déguster quelques heures. Simplement assis sur le
trottoir à regarder défiler les piétons curieux s'attardant aux folies
créatrices de JF.
Animé par l'image je suis venu avec mes premiers tirages argentiques
réalisé à l'agrandisseur en NB.
JF m'a invité à les accrocher à la palissade (un mur de bois marqué par
les clous des nombreuses expositions qui m'ont précédées).
C'est à l'occasion d'un voyage à vélo que je suis revenu avec Alexandre
Leroux, un ami. Nous avons présenté une ribambelles de photos, de vidéos
et d'objets.
Première rencontre avec le OU PAS. Nous avions imaginé cela comme un
événement où viennent se succéder de nombreuses personnes.
Certes nous avions rameuté beaucoup de monde en un court instant mais là
n'est pas le crédo d'à côté.
C'est à ce moment que j'ai pris conscience de l'importance du DEHORS.
Je suis revenu avec un micro pour demander aux Autres "__Est-ce
que la voi(e)x est libre ?"
Puis avec d'autres photos sur des cartons en pleine rue. Des textes à
lire à voix haute.
Nous avons eu l'honneur avec Alexandre de faire un mur 4x3 en façade d'à
côté.
J'ai ensuite réitéré l'opération en affichant "libre" une lecture en
plein air d'un carnet de voyage écrit sur la route.
Lors d'une autre exposition immersive, digitale et collaborative j'ai
créé une caméra en carton interactive en réponse à la loi sécurité
globale.
De nombreuses expériences se sont succédées grâce au terreau fertile et
aux outils mis à disposition par JF à côté.
Toutes ces "faires" et clowneries n'auraient été possible sans cela et
je ne sais pas quel chemin j'aurais emprunté si la flamme de la création
n'avait pas été ravivée par ce lieu et tous ces gens.
Ces OU PAS, ces FAIRE DEHORS et dedans, ces jourdautrer.
JF merci, merci, merci.
C'est en ce sens que nous pouvons dire que le travail mené par JF Le
Scour transforme son appartement et la rue à côté en un bien d'utilité
publique, social et créatif.
En soit, une fabrique à faiseurs.
Une question se pose et continue de me tarauder l'esprit :
Que serait le passage Josset sans à côté ?
Que serait à côté sans JF Le Scour ?
Que serait-il sans nous, curieux faiseurs ?
Que serions nous sans vous curieux regardeurs ?
Qui êtes vous sans le je(u) de la création ?
Les commandements d'à côté :
1/ Entre toutes personnes curieuses
2/ Penser à côté dans tous les sens du terme (conformisme,
géographiquement, socialement)
3/ Faire dans le jeu
4/ Ne pas craindre le OU PAS et l'accepter
5/ Partager la soupe
6/ Échanger avec l'Autre
7/ L'alcool et les drogues sont interdites sur place
8/ Occuper la rue
9/ Se remettre en question